mardi 30 mars 2010

22 août 1944

Dès le matin du 22 août, le 1er Escadron fait, à nouveau, route vers Peypin. Celui-ci doit jauger et évaluer les forces ennemies. Avant le départ, l’Aspirant De Marancourt apprend son affectation au 2e Peloton, dont il en devient le chef.

Le Lieutenant Tréhu (1er Peloton) rentre de reconnaissance avec des renseignements précis sur les positions des armes allemandes. Ces renseignements sont immédiatement transmis à l’Etat-major du CC2 pour les préparatifs d’une offensive dans ce secteur.

En effet, le Général Touzet du Vigier, commandant de la 1er DB souhaite avoir sa totale liberté de mouvement sur les axes d’Aix et de Marseille. Le Colonel Kientz, commandant du CC2 se voit confier la mission de faire tomber la position de Peypin dans la journée. Le Chef d’escadrons De Menditte, commandant en second du 5e RCA, reçoit l’ordre délicat de mener à bien cette action. L’opération doit s’effectuer avec les éléments suivant, à savoir : le 4e Escadron / 5e RCA du Capitaine Dumesnil, la 3e Compagnie de Zouaves, la 9e Batterie du Groupe d’artillerie III / 68e RA ainsi que le 1er Escadron du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Les « sherman » du 5e RCA, les pièces d’artillerie du 68e RA et les 3 automoteurs Howitzer 75mm du 1er Escadron du 3e RCA aux ordres de l’Aspirant Blasselle entrent en action et déversent un déluge de feux et d’aciers sur les positions allemandes tenues par le II. Bataillon / Grenadier – Regiment 933.

Au cours de l’attaque, ordre est donné au Lieutenant Des Moutis et une patrouille d’AM-M8 de reconnaître le village des Pegoulières. Le cavalier motocycliste Souillard est blessé par une rafale d’arme automatique.

Durant l’assaut conjoint de Peypin, le Maréchal des Logis Simonet (1er Peloton), chef de bord de l’AM « Dupleix » abat à bout portant un sniper ennemi qui tirait dans sa tourelle. Le 1er Escadron doit appuyer la progression de la 3e Compagnie de Zouaves, ayant elle-même pour mission de s’infiltrer par la crête boisée reliant La Destrousse à Peypin.

Au terme d’une éprouvante journée de combat, les forces allemandes décrochent, en laissant derrière eux 32 prisonniers. Le village de Peypin sera définitivement nettoyé dans la nuit, enfin, libéré du joug ennemi.

Ce même jour, le 5e Escadron se voit morcelé en différentes formations. En effet, les 1er et 2e Peloton ainsi que le Peloton Hors Rang se retrouvent sous la tutelle du Groupement Durosoy (Lieutenant-colonel Durosoy, chef de Corps du 2e Cuirassiers). Tandis que le 3e Peloton intègre le Groupement De Laprade (Commandant en second du 2e Cuirassiers).

Ledit Groupement De Laprade est envoyé en direction d’Aix. De son côté, le Groupement Durosoy part pour Aubagne et Marseille.



Le Sous-lieutenant Maurice prend le commandement du 2e Peloton en remplacement du Sous-lieutenant Schmidt, grièvement blessé la veille. Ce même Peloton amorce une nouvelle tentative pour pénétrer dans Marseille, mais le convoi est vite arrêté par un tir d’artillerie très précis émanant des batteries du 244. Artillerie – Regiment. Une AM-M8 est endommagée, le cavalier Mohammed Benchia est blessé au bras par des éclats d’obus, ainsi que le 1ère Classe Maamar Bel Kheir.

Mais le Général Sudre, commandant du CC1, décide par une manœuvre hardie de déborder la résistance allemande par le Nord.

Le 5e Escadron, avec à sa tête le 1er Peloton du Lieutenant De Brémon, reconnaît les Camoins, La Valentine et le nord de Saint Marcel. Au moment d’entrer dans la cité phocéenne, l’Etat-major du CC1 ordonne à l’Escadron de stopper son avance. Celui-ci cantonne et passe la nuit à La Valentine en compagnie d’un détachement du 2ème Cuirassiers.

lundi 29 mars 2010

21 août - 1er Escadron

Dans un même temps, à 12h, le 1er Escadron fait mouvement avec tous ses éléments disponibles (PC de l’Escadron, 1er Peloton). Celui-ci doit éclairer l’avance du CC2 sur l’axe : Goujeron, Auriol, La Destrousse et la Bouillardise.

Quant au Sous-lieutenant Gentien (3e Peloton), il demeure au bivouac du « Bois de Rouquan » pour y attendre les éléments non encore débarqués.
Au même moment, à midi, le 2e Peloton du Lieutenant Des Moutis débarque du navire « Crosby », sur la plage de la Nartelle. Après avoir rapidement regroupé ses véhicules, le 2e Peloton se dirige vers Grimaud puis au bivouac, où le Lieutenant Des Moutis apprend de la bouche du Sous-lieutenant Gentien qu’il prend le commandement du 1er Escadron. La prise effective du commandement se fera à 17h au village de La Destrousse.

Après un rapide briefing, le Lieutenant Des Moutis donne ses premiers ordres. Le Sous-lieutenant Gentien (3e Peloton) doit reconnaître le secteur de La Destrousse et appuyer des éléments d’infanterie. Le Sous-lieutenant Gentien transmet l’ordre de mouvement à ses troupes. L’AM « Bara » ouvre le convoi, suivie d’une cinquantaine de mètre par les AM « Barbanègre », « Bayard » et enfin le Howitzer 75mm « Bossu », les jeeps équipées de mortiers de 60mm et enfin le Dodge équipé d’un canon de 37mm. Arrivé à destination, le 3e Peloton prend position à la sortie du village et appuie de tous ses feux la progression d’un détachement du 3e Groupe de Tabors Marocains (Colonel Massiet du Biest), ceux-ci ayant pour mission de reprendre un piton surplombant le village et solidement tenu par l’ennemi.



Howitzer 75mm en action






Concernant cette escarmouche, le Sous-lieutenant Gentien racontera l’anecdote suivante : « Tout le patelin, assemblé derrière mes blindés, commentait les coups comme à la pétanque, donnait des points aux meilleurs tireurs, se lamentait si un obus s’égarait dans un arbre. Alors que j’étais dans le feu de l’action, en liaison radio avec les Goums, une matrone me tendit un bambin à bout de bras : « Dites, chef, arrêtez un peu, le petit il voudrait voir comment c’est dans votre auto ! ». Puis, il rajouta : « Quand il devenait nécessaire de laisser refroidir les pièces, on allait nous aussi nous rafraîchir au bistrot du coin. » et enfin, il termina : « Les blessés étaient pansés à la pharmacie la plus proche, un peu plus il y aurait eu bal ! »

De son côté, le 1er Peloton, provisoirement aux ordres de l’Aspirant De Marancourt pousse une reconnaissance sur Peypin et prend contact avec l’ennemi fortement ancré dans le village. Une compagnie du II. Bataillon / Grenadier – Regiment 933, appuyé par une concentration de canon 88 Pak/Flak, tient avec acharnement Peypin. Le combat est violent, le Maréchal des Logis chef Faudi, chef de l’AM « Duguesclin » est blessé ainsi que le cavalier Chaouach Tuhat. Le 1er Peloton reçoit l’ordre de décrocher et de rendre compte des renseignements pris sur les positions allemandes, afin qu’un escadron du 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique, soutenu par l’infanterie puisse entrer en action contre ce nœud de résistance. A la suite de cette action, le Lieutenant Tréhu reprend les rênes du 1er Peloton.

Un détachement du 1er Escadron fait une rapide reconnaissance à Roquevaire, où il est pris pour cible par des éléments de réserve de la 244. Infanterie – Division. Un compte-rendu, au PC de l’Escadron, donne de précieux renseignements quant aux forces allemandes présentent dans le secteur.

L’ensemble du 1er Escadron passe la nuit en halte gardée, au village de La Destrousse.

vendredi 26 mars 2010

La libération d'Aubagne

Le 21 août, à 5h45, le Capitaine André, commandant du 5e Escadron reçoit ses ordres de l’Etat-major du CC1. Ledit 5e Escadron doit reconnaître l’itinéraire Gémenos – Aubagne par la RN8 ainsi que le secteur de Cadolive, dans l’arrière pays marseillais.

Le Capitaine André ordonne au 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon de se rendre à Cadolive. La route est sinueuse et défendue par un système de tranchées bétonnées et d’ouvrages tenus par des MG 42 du II. Bataillon / Grenadier – Regiment 933. Après de violents combats, le 3e Peloton ouvre une brèche vers Cadolive. Mais un barrage d’artillerie d’une batterie de l’Artillerie – Regiment 244 stoppe nette la progression. La situation devient vite critique pour le 3e Peloton. L’Aspirant De Bellefon rapporte, par radio, au Capitaine André que le village est âprement défendu par l’adversaire et reçoit l’ordre de rejoindre l’Escadron, en vue d’une offensive sur Aubagne. Au cours de cette reconnaissance, le Maréchal des Logis Albert, le 1ère Classe Catalano et le Cavalier Maurel sont blessés par des éclats d’obus.

Quant au 1er Peloton du Lieutenant Brémon, ordre lui a été donné de reconnaître le secteur de Mimet par le Carrefour de la Pomme. Après une brève reconnaissance du village, le 1er Peloton retourne, en position défensive, au Carrefour de la Pomme, nœud routier stratégique.

De son côté, le Sous-lieutenant Schmidt et le 2e Peloton, accompagné du PC de l’Escadron descendent la RN8 vers Aubagne. Ces éléments réussissent à forcer l’entrée Est de la ville, défendue par des champs de mines, des pièces anti-chars et par par des éléments du I. Bataillon / Grenadier – Regiment 933. L’ennemi perdra 19 tués. Durant l’attaque, une automitrailleuse M8 est endommagée par des éclats d’obus de 105mm, ainsi que le Half-track de commandement du Capitaine André. Les artilleurs de l’Artillerie – Regiment 244 défendent avec ferveur la ville d’Aubagne.

Durant cette offensive, le Sous-lieutenant Schmidt est grièvement blessé, de même que les cavaliers Viale et Aurelio Rodriguez. Le 2ème Classe Amara Cheick est également blessé par balle. Malheureusement, la journée sera ternie par la mort des cavaliers Mansour Bouziane et Diego Martinez, tous deux tués d’une balle dans la tête par des snipers ennemis.



AM-M8 dans Aubagne








Vers 13h, le 5e Escadron, au complet, débute les opérations d’investissement de la ville. Aidé par les FFI du réseau Tartane, qui servent de guides, l’Escadron fait une cinquantaine de prisonniers à la Kommandantur et dans les maisons environnantes. Soutenu par des éléments du 3e bataillon de Zouaves, le 2e Peloton, provisoirement aux ordres du Maréchal des Logis chef Lhemanne, nettoie une partie de la ville.

Le 5e Escadron qui était resté toute la journée sur Aubagne, reçoit, à la surprise générale, l’ordre de se replier sur Gémenos afin d’y passer la nuit.

jeudi 25 mars 2010

20 août 1944

Le 20 août 1944, un détachement du 1er Escadron est envoyé en reconnaissance vers Cuers. A la sortie du village, l’AM « Desaix » (1er Peloton), l’automitrailleuse de pointe, avec à son bord, le Brigadier Soing, est prise à partie par des armes automatiques et des pièces anti-chars PAK de 75mm, le convoi est stoppé net par cette terrible concentration de feu. Faute d’une couverture d’infanterie, les éléments du 1er Escadron reculent mais malgré tout, restent embossés dans les abords du village. En effet, l’attente est longue et stressante pour les équipages des AM-M8 « Dupleix », « Desaix », « Duguesclin » et des deux Dodges. Le cavalier motocycliste Damestoy assure la liaison avec le PC de l’Escadron.

Enfin, à 18h, deux sections du 1er Bataillon de Zouaves assurent la relève. Les pelotons Tréhu et de Marancourt poussent une patrouille sur Solliès-Pont sans y rencontrer de résistance.

De son côté, tôt le matin, le 5e Escadron, accompagné du 3e Bataillon de Zouaves et d’éléments de la 3e Division d’Infanterie Algérienne (3e DIA), doit reconnaître l’axe Le Camp – Cuges les Pins, en passant par Bras, Tourve et la Roquebrussanne.

Dans l’après-midi, ordre est donné aux 1er et 2e Peloton de patrouiller vers le Col de l’Ange. Tandis que le 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon doit prendre la direction d’Aubagne. A mi-chemin, celui-ci se heurte à des barricades lourdement défendues ainsi qu’à un blockhaus judicieusement camouflé. Le 3e Peloton rebrousse chemin et rejoint l’Escadron pour y faire son rapport au Capitaine André.

Dans un même temps, au Col de l’Ange, les 1er et 2e Peloton sont sévèrement accrochés par des éléments du PC du 934e Grenadier-Regiment. Casemates bétonnées équipées de MG 42, blockhaus de type « Tobrouk » avec canon de 37mm, mortiers de 60 et 81mm font rages. Dans un premier temps, l’Escadron se regroupe puis passe à l’attaque. Les AM et les obusiers de 75mm font feu. Le Cavalier Lopez, tireur de l’AM « Arcole » (3e Peloton) détruit un mortier de 81mm et ses servants. La garnison ennemie se replie en déroute en laissant de nombreuses pertes, devant l’action foudroyante de l’Escadron, et en particulier, du Peloton Schmidt (2e Peloton). En effet, le Sous-lieutenant Schmidt se couvre de gloire en attaquant, avec le Cavalier Lescornet, le blockhaus, se servant lui-même d’un bazooka.

Après ce coup d’éclat, les nouveaux ordres sont transmis aux différents chefs de Peloton : « Il faut reconnaître Aubagne par la RN8 et la RN 560 ». Au cours de la descente vers cette ville, le 5e Escadron est pris à parti par l’artillerie allemande. En effet, dans les hauteurs d’Aubagne sont installées 13 pièces de 88mm FLAK, des canons anti-chars de 37 et 75mm. La résistance est vive de la part du I. Bataillon / 933 Grenadier-Régiment dont le PC se situe à Aubagne même. La ville est âprement défendue.



Installation d'une pièce allemande de 88 Flak/Pak






Durant cette offensive, le Maréchal des Logis Planzol est grièvement blessé, par des éclats d’obus, aux côtés du Lieutenant Brémon, alors que tous les deux réglaient un tir de Howitzer 75mm sur l’artillerie ennemie. Le blessé est évacué d’urgence sur Gémenos mais malheureusement, le Maréchal des Logis Planzol succombe à ses blessures. Il sera enterré au cimetière du village. Le 5e Escadron passe la nuit dans cette localité.

mercredi 24 mars 2010

17-18-19 août 1944

Le 17 août, vers midi, le 5e Escadron quitte le Plan de la Tour et fait mouvement. Ordre lui a été donné de reconnaître l’itinéraire jusqu’à Gonfaron. Au cours de son déplacement, le 5e Escadron traverse les villages de La garde, Le Muy et de Fresnay sous la liesse populaire. A destination, un nouvel ordre arrive au PC du Capitaine André. Les éléments de cette Escadron doivent se rendre à Flassans afin de s’y regrouper entièrement et d’y stationner pour la nuit.

Le Capitaine André ordonne à l’Aspirant de Bellefon et son 3e Peloton d’accomplir une patrouille en direction de Flassans. A mi-chemin, le 3e Peloton prend un premier contact léger avec l’ennemi. La route étant ouverte, tout l’Escadron peut se porter à Flassans pour y cantonner.

Le 18 août, le 5e Escadron a pour mission de foncer sur Brignoles et de participer à la libération de la ville. Au moment du départ, le commandant de l’Escadron reçoit un contre-ordre : « Les Américains prennent l’attaque de la ville à leur compte. ». Changement d’objectif, l’Escadron doit partir pour Cabasse puis Carcès. A proximité de Carcès, aux abords du lac d’Otto, le 2e Peloton du Sous-lieutenant Schmidt tombe sur une colonne allemande. Les quatre automitrailleuses M8 ouvrent le feu avec leur canon de 37mm sur le convoi ennemi, et réussissent à détruire 8 camions, 2 canons de 88 Flak et 4 canons de 20mm. Pour leur baptême du feu, les cavaliers du 2e Peloton ont été exemplaires.

Tandis que, de son côté, le 1er Peloton du Lieutenant Brémon envoyé à Carcès, est menacé d’encerclement par l’ennemi en surnombre et supérieurement armé. Mais celui-ci, par une habile manœuvre, parvient rapidement à se dégager de ce guet-apens.

Ce même jour, le Capitaine André donne de nouveaux ordres aux différents pelotons. Le Peloton Schmidt (2e Peloton), en compagnie du Capitaine Fleet (officier de liaison américain du CC1), doit prendre contact avec les troupes américaines qui se battent encore dans Brignoles, opposées à une farouche résistance de l’ennemi.

Quant au Peloton Brémon (1er Peloton), il reconnaît Barjols, village fermement occupé par les allemands. Au cours de la journée, le Cavalier Charbonneau, lors d’une liaison entre unités, a le bras cassé suite à un accident de moto. Le 5e Escadron se regroupe à Le Val pour y passer la nuit.

Dans un même temps, en ce jour du 18 août, le 1er Escadron aux ordres du Capitaine Vauthier cantonne toujours près de La Garde Freinet. Dans la matinée, une jeep ayant à son bord un capitaine de gendarmerie et un lieutenant de la Sécurité Militaire viennent arrêter le Capitaine Vauthier Marc, en effet, un mandat d’arrêt à son encontre l’a suivi jusque sur le sol français. Il sera incarcéré à la prison de Barberousse à Alger, dès le 20 août 1944 (Si vous souhaitez en savoir plus sur cette affaire, je vous conseille de lire le livre de Pierre Ordiani « L’affaire Darlan »).

Le Sous-lieutenant Henri Gentien citera à ce sujet : « Très discrètement et en un tournemain, le Capitaine fut proprement escamoté et disparut à nos yeux. Un mandat d’amener l’avait suivi jusque-là, et le pauvre bougre n’était resté que quelques heures sur la terre de France. Ramené illico à Alger, il avait à répondre de je ne sais quelle « cagouille » politique. »
De ce fait, le Lieutenant Tréhu prend provisoirement le commandement de l’Escadron et l’Aspirant de Marancourt le remplace au 1er Peloton. A 20h, 2 officiers du Train de l’Armée amènent deux prisonniers allemands au PC de l’Escadron. Ils sont immédiatement amenés au PC du CC2.



AM-M8
"Guynemer"








Le 19 août, à 12h, les éléments disponibles de l’Escadron, en l’occurrence, le Peloton Tréhu, le PC de l’Escadron et les 3 automoteurs M8 Howitzer 75mm, sont mis à la disposition du Commandant de Beaufort, du 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique, en vue d’une action commune sur Toulon *. Le Sous-lieutenant Gentien reste à la Garde Freinet pour accueillir les derniers éléments du 1er Escadron arrivant encore de la Nartelle.

Dans l’après-midi, le Lieutenant Tréhu et l’Aspirant de Marancourt poussent des patrouilles en direction de La Crau et Cuers. L’AM « Dugesclin » (1er Peloton), avec comme chef de voiture, le Maréchal des Logis chef Faudi, prend la tête du convoi, suivi de près, par les AM « Dupleix » et « Desaix », l’Aspirant de Marancourt, à bord de l’AM « Duguay-Trouin » ferme la marche. Le 1er Escadron passe la nuit à Pierrefeu.

De son côté, ce même jour, le 3e Peloton du 5e Escadron, aux ordres de l’Aspirant De Bellefon doit effectuer une patrouille sur Saint-Maximin. Après un bref accrochage, les AM font plusieurs prisonniers. Les allemands contre-attaquent et malgré l’ennemi omniprésent, le 3e Peloton arrive tant bien que mal, à se maintenir dans le village, arrivant même à détruire plusieurs véhicules chargés de troupes venant de la ville de Brignoles, tombée aux mains des Américains.

Pendant ce temps, les autres éléments du 5e Escadron stationnent aux environs des mines de bauxite, au sud du lac d’Otto (Carcès) puis reconnaissent ce secteur. Le soir venu, l’ensemble de l’Escadron se regroupe au village de Méounes les Montrieux.

* Cet épisode fera l'objet d'un "article" prochainement.

lundi 22 mars 2010

Le débarquement en Provence

En ce soir du 15 août 1944, à 23h plus précisément, le déchargement du navire « Godtin » commence à la lueur des projecteurs. Les véhicules du PC du 1er Escadron du Capitaine Vauthier, du Peloton Tréhu (1er Peloton) et du Peloton Spécial Divisionnaire du Lieutenant Lamaze sont transbordés sur L.S.T. jusqu’à la plage. Les opérations se déroulent dans le plus grand ordre malgré quelques incursions d’avions de reconnaissance allemands.


Plage de la Nartelle












Le lendemain, dès l’aube, à 7h exactement, les premiers éléments du détachement Vauthier posent enfin le pied sur le sol de France, à la plage de la Nartelle, à environ 3 km au sud-est de Sainte-Maxime. Le débarquement des troupes durera toute la journée. Enfin, à 19h, l’intégralité des hommes présents à bord du « Godtin » ont entièrement débarqué.

A 20h, le groupement Vauthier reçoit l’ordre de se rendre au point de rassemblement du CC2. Le convoi se dirige à 6km nord-est de Grimaud, sur la route de La Garde Freinet. Tout le monde passe la nuit dans le « Bois du Rouquan ».


Plage du Dramont










Ce même jour, un premier détachement du 5e Escadron entame aussi ses préparatifs en vue du débarquement. Le Capitaine André, commandant de l’Escadron et le Sous-lieutenant Schmidt (2e Peloton) débarquent sur la plage du Dramont, à l’ouest de la ville d’Agay (Var) en compagnie de 10 automitrailleuses M8 et d’un camion. Vers 16h, le débarquement cesse et le bateau « Winchester Castle » reprend la mer pour se diriger plus à l’ouest. Dès la fin de l’après-midi, le restant du 5e Escadron débarque, à son tour, sur la plage de la Nartelle. Le dernier véhicule arrive à terre à 3h du matin, en ce 17 août.


Plage du Dramont








Le 17 août, les éléments embarqués à bord du « Winchester Castle » et qui ont débarqués le 15 août, à la plage de la Nartelle, se regroupent avec les membres du 5e Escadron qui ont débarqués du « Earltown Brown » le 16 août, sur la même plage. Ce groupement fait route pour Le Plan de la Tour, lieu de rassemblement de l’intégralité dudit 5e Escadron.

Enfin, à 18h30, à quelques encablures de là, l’autre détachement du 1er Escadron, embarqué sur le bâtiment « James Parker », débute la phase de débarquement, à la Nartelle, et se rassemble à La Foux, juste à côté de Grimaud. Le dernier cavalier du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique mettra pied à terre dans le cours de la nuit. Le Lieutenant Lamaze, du Peloton Spécial Divisionnaire, prend la tête du convoi suivi de près par le Sous-lieutenant Gentien et l’équipage de son AM « Bayard ». Ils arriveront au bivouac du « Bois du Rouquan », au petit matin, vers 8h en ce jour du 18 août 1944. La campagne pour la libération de la France va bientôt débutée.

vendredi 12 mars 2010

Hommage au Lieutenant Henri Gentien

J’ai appris récemment, par un ancien du 3e RCA, que le Colonel Henri Gentien nous avait quittés. J’ai eu, dans le passé, la chance de m’entretenir avec celui-ci lors de longues discussions et j’aimerais lui rendre un dernier hommage à travers ces quelques lignes.

Biographie succincte du Sous-lieutenant Henri Gentien

Né à Paris, le 19 août 1917.

Le 2 novembre 1938, il incorpore le 6e Cuirassiers, au quartier Villars à Verdun. Puis, il est affecté au 4e Régiment de Dragons portés (4e RDP) pour le peloton préparatoire à l’Ecole de Cavalerie de Saumur. Il intègre cette prestigieuse école, comme « Cadet », à Pâques 1939.

Le 15 septembre 1939, nouvelle affectation, promu Aspirant, il sert au sein du 4e Régiment de Spahis Marocains à Senlis. De là, il postule pour intégrer une unité blindée récemment créée, le 4e Régiment d’Automitrailleuses (4e RAM), équipé d’AMD 35 - Panhard Type 178. Suivront deux mois d’entrainements intensifs.

Enfin, départ pour la Belgique au sein de la 4e Division Légère de Cavalerie. A l’aube du 10 mai 1940, le 4e RAM s’élance à travers la province de Namur, vers la Meuse à la rencontre des troupes allemandes du Général Von Leeb. Premier contact avec l’ennemi, le 11 mai, au pont d’Hotton, sur l’Ourthe, à proximité de Liège.

Du 5 au 6 juin, Combats d’Argonne
Du 9 juin au 14 juin, Combat en Champagne. Le 11 juin, combat aux côtés de la 14e Division d’Infanterie du Général De Lattre de Tassigny.

L’Aspirant Henri Gentien sera démobilisé en août de la même année.

En février 1943, celui-ci décide de gagner l’Afrique du Nord afin de rejoindre l’Armée d’Afrique. Départ donc, pour le Sud de la France, St Jean de Luz puis Bayonne. Là, il sera pris en main par la filière « Margot » de Marguerite De Gramont et Marie-Madeleine Fourcade, réseau permettant de quitter clandestinement la France pour l’Espagne. Débute la traversée des Pyrénées, la montée de la Rhune où les clandestins évitent de peu une patrouille allemande, le passage de la Bidassoa, Oyarzum, la descente de la Côte de Biscaye puis San Sébastien et enfin Madrid, où, avec l’aide de Monseigneur Boyer – Mas, il prend le train pour le Portugal et la petite ville de Setubal, proche de Lisbonne. De là, il embarque à bord d’un vieux cargo pour la traversée en direction de Casablanca puis l’Algérie.

Le 20 mai 1943, étant engagé volontaire, l’Aspirant Henri Gentien a le droit de choisir son affectation et décide d’intégrer le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique afin d’y retrouver son cousin, le Commandant Jacques Gentien. Il est finalement affecté au 1er Escadron, 3e Peloton dont il en sera le chef.

Le 7 août 1943, (par ordre du 25 juin 43) il est promu Sous-lieutenant.



Henri Gentien sera, le 14 juillet 1945, le porte-étendard du 3e RCA et de ce fait, le premier français à faire défiler nos couleurs sous la porte de Brandebourg à Berlin.

Le 30 décembre 1948, il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

Le Colonel Gentien nous a quitté le 15 octobre 2009, alors âgé de 92 ans.

Enfin, je tenais à remercier M. Erik Barbanson, qui m’avait mis en relation avec M. Henri Gentien et qui lui avait consacré un article dans la revue Blindés & Matériel n° 79. D'autre part, n'ayant pu me mettre en relation avec la famille de M. Henri Gentien, si toutefois cette hommage pose problème, celle-ci peut me contacter.

jeudi 11 mars 2010

La traversée - 10 au 15 août 1944

Le 10 août, à 13h, les transporteurs « Earltown Brown » et « Winchester Castle » quittent leur port d’attache. A 15h, ils seront rejoints par les navires « James Parker », « Crosby » et « Godtin » afin de former le convoi. A 18h, les bateaux quittent la rade d’Oran. Pour clore cette journée, à 20h, les 1er et 5e Escadron apprennent leurs destinations finales, le sud de la France. Cela lève enfin le doute quant au lieu du débarquement.

Le Lieutenant Henri Gentien racontera : « Au moment de monter à bord, nous ignorions totalement notre destination ; beaucoup pensaient à la Yougoslavie. A la sortie d’une conférence d’état-major, Aymar de Dampierre, sous-chef du 3e bureau, me glissa à l’oreille : « Rappelle-toi où nous allions camper autrefois avec les scouts. ». J’étais fixé, nous nous dirigions vers le Golfe de Saint-Tropez. »

Le 11 août, le convoi longe les côtes d’Afrique du Nord à 5 ou 6 milles et se dirige vers l’est. Le jour suivant, les navires arrivent au large d’Alger.

Le 13 août, les navires quittent la côte à hauteur du Cap de Fer, dans la région de Philippeville et me mettent le cap vers le nord / nord-est.



Le 14 août, à l’aube, les bateaux voguent au large des côtes ouest de la Sardaigne et de la Corse. Les navires venant d’Italie et de Corse rejoignent le cortège. Dans l’après-midi, 2 alertes aériennes viennent déranger le calme ambiant. Au loin, flotte le pavillon du « Bathory », navire du commandant en chef de l’Armée B, le Général de Lattre de Tassigny.

Le Lieutenant Henri Gentien écrira : « Les côtes montagneuses de la Corse émergeaient de la brume du matin, et sur la mer, jusque-là déserte, s’avançait un immense convoi qui couvrait les flots jusqu’à l’horizon, de quelque côté que se tournaient nos regards. »

Le 15 août, vers 15h, le convoi pénètre dans les eaux territoriales françaises. Dès 17h00, les côtes françaises sont en vue. Malgré l’incessant fracas des bombardements, la côte semble étonnamment calme. Les cavaliers métropolitains et Nord Africains sont émus et émerveillés. A 21h, le navire « Godtin » stoppe en face de la plage de la Nartelle (Var) située à un kilomètre à l’est de Sainte-Maxime, tandis que divers bâtiments mouillent à l’entrée du Golfe de Saint-Tropez. Le débarquement devrait débuter d’ici quelques heures, dès que le bouchon entre Cap Camarat et Cap Nègre sera absorbé. L’impatience règne à bord.


Composition du 5e Escadron au 15 août 1944

Commandant de l’Escadron : Capitaine André

Peloton Hors Rang : Adjudant – chef Berthier
Adjoint : Adjudant Lefèvre

1er Peloton : Lieutenant Brémon

2e Peloton : Sous-lieutenant Schmidt

3e Peloton : Aspirant De Bellefon

Peloton d’Echelon : Lieutenant Sommariva



Composition du 1er Escadron au 15 août 1944

Commandant de l’Escadron : Capitaine Vauthier
Adjoints : Aspirant Masselle
Aspirant De Marancour

1er Peloton : Lieutenant Tréhu
Adjoint : Maréchal des Logis Chef Faudi

2e Peloton : Lieutenant des Moutis
Adjoint : Maréchal des Logis Chesson

3e Peloton : Sous-lieutenant Gentien
Adjoint : Adjudant Romain

Peloton Hors Rang : Adjudant-chef Hoffmann

Peloton d’Echelon : Adjudant-chef Pierrini

lundi 8 mars 2010

L'embarquement

Début juin 1944, l’ensemble du régiment, où dans une même attente sont regroupés tous les escadrons, s’installe dans les « Aéras », vastes zones d’attente d’embarquement, situées à Assi-Ben-Okba, à 15 km à l’est d’Oran. Les conditions de vie y sont vraiment exécrables : soleil de plomb, chaleur étouffante, nuages de poussières, peu d’ombre et manque d’eau.

Le 10 juillet, le 1er Escadron rejoint les unités du CC2, de même que le 5e Escadron reprend son affectation au CC1. Ces deux unités seront les premiers éléments du 3e RCA à prendre part au débarquement, et de ce fait, les premiers à fouler les plages françaises. Mais, à cette date, personne ne connaît encore la destination réelle.

Le 3 août, le 1er Escadron quitte, à 21h, le bivouac du régiment à Assi-Ben-Okba afin de se rendre à la ferme Falereguette, à 1km d’Assi-Bou-Nif, sur la route d‘Arcole.

Quant au 5e Escadron, il quitte lui aussi les « Aéras » ayant pour destination la ville de Fernandville, près d’Oran où ils rejoignent la zone de « waterproofing ». Les cavaliers s’affairent à mettre les protections amphibies à leurs engins.

Le 6 août, le 1er Escadron reçoit l’ordre préparatoire d’embarquement. L’escadron sera réparti en 3 fractions et embarquera sur 3 navires différents de la manière suivante :

Le « Godtin » : PC de l’Escadron
Véhicules et conducteurs du Peloton Tréhu (1er Peloton)
Véhicules du Peloton Spéciale du Lieutenant Lamaze
Tous ces éléments seront aux ordres du Capitaine Vauthier, commandant du 1er Escadron

Le « Crosby » : Véhicules et conducteurs du Peloton Des Moutis (2e Peloton)
Véhicules et conducteurs du Peloton Gentien (3e Peloton)
Echelon
Tous ces éléments, durant le trajet, seront aux ordres du Lieutenant Des Moutis

Le « James Parker » : Etat Major de la 1ere DB
Autres éléments du 3e RCA
Lieutenant Lamaze et Sous-lieutenant Colcombet
(Peloton Spéciale), Sous-lieutenant Gentien et Aspirant Blasselle.

Le 7 août, à 11h45, l’ordre de départ parvient au Lieutenant Des Moutis. Les cavaliers s’attèlent à préparer leurs paquetages. Le Brigadier Bastien, tireur de l’AM « Assas », aidé du Cavalier Fonti, charge les munitions de la mitrailleuse calibre 30 (7,65mm), soit 10 boîtes de 250 cartouches ainsi que les obus de 37mm (perforants et explosifs). A 15h30, le chef du Peloton donne le signal du départ, celui-ci quitte la ferme Falereguette pour se rendre près d’Arcole, où l’unité sera aux ordres du Capitaine Henri Giraud du 9e RCA.

Le lendemain, à 11h30, c’est au tour du détachement du Capitaine Vauthier de quitter la ferme. Le Lieutenant Tréhu (chef du 1er Peloton), à bord de son automitrailleuse « Duguay-Trouin », prend la tête du convoi. L’embarquement est prévu dans l’après-midi. Le Capitaine Vauthier embarque à Mers-El-Kebir, tandis que le Lieutenant Des Moutis et son 2e Peloton embarquent à Oran.

De son côté, le 5e Escadron part de Fernandville. Le Lieutenant Brémon, chef du 1er Peloton, et l’équipage de l’AM « Fontenoy » ouvre le cortège. Ainsi débute l’embarquement le 8 août. L’escadron est reparti en 2 fractions.

L’ »Earltown Brown » : Matériel, le personnel et les Chefs de voiture (AM-M8)

Le « Winchester Castle » : Autres éléments de l’unité

Le lendemain, ce même escadron reste à quai, avec interdiction de descendre des bateaux. La vie à bord s’organise.

vendredi 5 mars 2010

Composition de la 1ère Division Blindée

Avant d'aller plus en avant dans l'épopée du 3e Régiment de Chasseurs d'Afrique, il me semble judicieux, pour une meilleure compréhension, de vous indiquer la composition de cette fameuse 1ère Division Blindée.



Le 1er mai 1943, le Général de Gaulle demande au Général Touzet du Vigier de créer de grandes unités blindées. En avril 1943, l’Armée française perçoit son matériel américain. Ainsi naîtra la 1ère Division Blindée. Celle-ci s’articulera en 3 groupements tactiques appelés : « Combat Command ».

Combat Command n° 1 (CC1)

Commandant : Général Sudre puis Colonel Gruss
Adjoint au Commandant : Colonel Deshazars de Montgaillard
2e Régiment de Cuirassiers (chars) : Lieutenant-Colonel Durosoy
3e Bataillon de Zouaves : Chef de Bataillon Letang
Groupe d’Artillerie I/68e R.A. : Chef d’Escadron Augereau
Compagnie du Génie 88/2 : Capitaine Hayard
5e escadron du 3e RCA : Capitaine André
2e Escadron du 9e RCA (tank destroyer) : Capitaine Laporte
1er Escadron du 11e groupe d’Escadrons de Réparation Divisionnaire : Capitaine Gervois
1ère Compagnie du 15e Bataillon Médical : Médecin Capitaine Roux


Combat Command n° 2 (CC2)

Commandant : Colonel Kientz puis Colonel Lehr
5e Régiment de Chasseurs d’Afrique (chars) : Lieutenant-Colonel Grout de Beaufort
1er Bataillon de Zouaves : Chef de Bataillon Barbier
Groupe d’Artillerie III/68e R.A. : Chef d’Escadron Eliet
Compagnie du Génie 88/1 : Capitaine Mangin d’Oince
1er Escadron du 3e RCA : Lieutenant Des Moutis puis Lieutenant Ardent
3e Escadron du 9 RCA : Capitaine H. Giraud
2e Escadron du 11e G.E.R.D. : Capitaine Bernard
2e Compagnie du 15e Bataillon Médical : Médecin Capitaine Hannequin


Combat Command n° 3 (CC3)

Commandant : Colonel Caldairou
2e Régiment de Chasseurs d’Afrique (chars) : Lieutenant-Colonel Lodin de Lepinay
2e Bataillon de Zouaves : Chef de Bataillon Arfouilloux
Groupe d’Artillerie II/68e R.A. : Lieutenant-Colonel Houel
Compagnie du Génie 88/3 : Capitaine Löchen
3e Escadron du 3e RCA : Capitaine Brisson
4e Escadron du 9e RCA : Capitaine Dechery
3e Escadron du 11e G.E.R.D. : Lieutenant Lefay
3e Compagnie du 15e Bataillon Médical : Médecin Capitaine Mabille


Eléments Hors « Combat Command »

3e Régiment de Chasseurs d’Afrique : Lieutenant-Colonel Fouchet
9e Régiment de Chasseurs d’Afrique : Lieutenant-Colonel De Labarthe
88e Bataillon du génie : Chef de bataillon Legoy
38e Groupe de F.T.A. : Chef d’escadron De Franclieu
191e Compagnie de Transport : Capitaine Diaz
291e Compagnie de Transport : Capitaine Bordey
Compagnie des transmissions 91/84 : Capitaine Paillaud
91e Compagnie de Q.G. : Capitaine Bourlier
11e Groupe d’Escadrons de Réparations : Chef d’escadron Viotte
15e Bataillon Médical : Médecin Commandant Coutie

A noter que les 2e et 4e Escadrons du 3e RCA reste à la disposition du Commandement dudit Régiment et seront employés selon les besoins et les impératifs.

mercredi 3 mars 2010

Avis de recherche



Je recherche cet ancien membre du 3e RCA, probablement affecté au 1er Escadron. J’aimerais connaître le nom de cet homme et éventuellement avoir ses coordonnées.
Malheureusement, je n’ai en ma possession que de maigres renseignements, il semblerait que celui-ci se prénomme Jean, en juin 44, il faisait parti du maquis de Haute-Savoie et à sûrement intégré le 3e RCA après la libération de Lyon car de nombreux maquisards ont rejoint la 1er Armée à ce moment là. Dans l'immédiat, nous l'appellerons "Cavalier Jean". Si vous avez des informations, vous pouvez me contacter à l’adresse suivante : david.bruneaux@voila.fr.

mardi 2 mars 2010

Janvier - Mai 1944 : Les préparatifs - 2e partie

L’entrainement continue ainsi, en plein désert, les troupes dormant sous des tentes ou dans des fermes, se lavant dans l’oued le plus proche. Outre la chaleur écrasante, les hommes doivent se battre contre les « puces du légionnaire ».De janvier à fin mai 1944, manœuvres dans les régions de Bou-Henni et Bel-Hadri puis dans la région de St-Leu, St-Aimé et enfin Relizane, Sirat, Bouguirat et la plage des Sablettes.

Le 13 avril 1944, le Général de Gaulle inspecte la 1er DB ainsi que le 3e Escadron à Bou Guirate. Quelques jours plus tard, le 21 avril, c’est au tour du Général de Lattre de Tassigny, commandant en chef de l’Armée B, d’assister à une manœuvre, à Cassaigne, de la 1er DB et du 3e RCA.

Le 12 mai 1944, par Ordre du Régiment n°24, le Lieutenant – Colonel FOUCHET prend les rênes du 3e RCA.

Fin mai 1944, le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique retrouve ses cantonnements de Constantine pour une brêve période de repos. A l’heure même où la radio annonce à l’aube du 6 juin 1944 le débarquement de Normandie, une explosion d’enthousiasme résonne au quartier Bellevue, puis succède l’impatience. Les troupes sont prêtes et connaissent « leur métier » sur le bout des doigts. Ils ont hâte d’en découdre avec les Allemands et de fouler, à nouveau, le sol français. Certains d’entre eux ayant quitté leur Patrie depuis 4 ans.

Les 5 et 6 juin, le Général de Lattre de Tassigny et de très hautes personnalités militaires alliées inspectent la 1er DB. Les 2e, 3e et 5e Escadrons participent à la revue et au défilé. Le 5e Escadron assure l’escorte du Général de Lattre de Tassigny jusqu’au terrain d’aviation de Relizane.

Le jour de la fête nationale, le Général de Lattre de Tassigny inspecte les unités composant le CC1. A cette occasion, les 2e, 3e, 4e et 5e Escadrons participent au défilé portant haut les couleurs de l’étendard du Régiment.



AM-M8 embossée dans les blés. Cette automitrailleuse est probablement affectée au 1er Escadron

lundi 1 mars 2010

Mars - Décembre 1943 : Les préparatifs - 1ère partie




Fin février 1943, de retour de la campagne de Tunisie, le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, sous les ordres du Colonel DE BAZELAIRE DE BOUCHEPORN, rentre dans ses cantonnements de Constantine (Algérie), au quartier Galliffet afin de constituer le Régiment de reconnaissance de la 1er Division Blindée, alors en cours de formation. Dès le 4 avril 1943 et jusqu’au mois de juin, le 3e RCA perçoit le matériel américain équipant maintenant ses unités. Le matériel est stocké à Mahelma, à quelques kilomètres à l’ouest d’Alger. En outre, le Régiment reçoit d’abord des Jeeps Willis, camions GMC, motos Harley Davidson 41 WLA et des véhicules amphibies DUKW puis les Half-tracks et Scout-car, 15 chars légers M5 A1, des Dodges 4x4 M6 équipés de canons 37 mm (2 mai 1943) et enfin, 12 obusiers automoteur M8 Howitzer 75mm (4 mai 1943). Du 5 au 10 mai commence la phase d’instruction pratique sur le matériel américain.

A ce sujet, le Lieutenant Henri GENTIEN (Chef du 3e peloton / 1er escadron) écrira : « Le matériel américain, était bon, sans plus, mais il avait l’avantage d’être distribué avec largesse et aussi de disposer d’un système de transmission très perfectionné. »*

Le 3e RCA quitte Constantine, le 1er juillet 1943, pour rejoindre la 1ère Division Blindée stationnée en Oranie et commandée par le Général TOUZET DU VIGIER. L’ossature du Régiment est refondue entièrement en régiment de reconnaissance blindé de ladite 1ère DB. Les chars légers et les Half-tracks sont acheminés par voie ferrée et débarquent à Saint Denis du Sig le même jour.

A compter de cette date, la phase d’instruction intensive débute, puis vient le temps des manœuvres ayant pour but de mettre au point leur « outil de combat ». Le 24 mai, exercices à Sidi Bel Abbes pour les cadres du Régiment. Le 2 juillet, série de manœuvres à Borg-Bou Arreridj, Médéa, Orléans-ville et dans les régions de Mercier Lacombe, Franchetti, Saïda et Arzew. Au mois d’août, Molière, Vislar, Tisret et Mascara. Du 7 au 30 septembre, régions de Franchetti, Saïda et Ain-el-Hadja.

Le 31 août, dans le cadre de la nouvelle organisation de la 1er DB, le 3e RCA doit comprendre un escadron de reconnaissance supplémentaire. A ce titre, l’Escadron André du 2e RCA devient le 5e Escadron du 3e RCA.

Le 10 septembre 1943, le Lieutenant - Colonel MANCEAUX-DEMIAU devient le nouveau commandant du régiment.

Le 28 octobre, les Escadrons apprennent leur affectation au sein des « Combat Command » de la 1er DB. Le 1er Escadron intègre le CC2, le 5e Escadron est lié au CC1, le 3e Escadron est affecté au CC3, tandis que les 2e et 4e Escadrons restent aux ordres de l’Etat-major du 3e RCA et seront utilisés au sein des différents « Combat Command » selon les besoins.

Les Escadrons poursuivent leur période d’instruction. Du 28 octobre au 14 novembre 1943, les cavaliers participent, au Centre d’entrainement de la Ve Armée US, dans le cadre de l’exercice « invasion et opérations amphibies ».

En décembre, des détachements du 3e RCA se rendent à Casablanca (Maroc) afin d’y percevoir les 64 automitrailleuses M8, principales « outils » des Escadrons de reconnaissance.


* « La main heureuse ». Ed. Librairie de Paris

Préambule






Avant de débuter l’épopée du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, je souhaitais vous parler d’un personnage exceptionnel, avec qui, j’ai eu l’occasion de m’entretenir lors de mes recherches sur ledit régiment précité, et ainsi lui rendre hommage. Il s’agit, en l’occurrence, de Monsieur Jean-Louis MESTRE, né le 3 octobre 1922 à Castres (81). Celui-ci voulant échapper au Service du Travail Obligatoire (STO), décida le 2 mars 1941 de s’engager pour une durée de 3 ans au 7e Régiment de Chasseurs à Cheval à Nîmes afin de gagner l’Afrique du Nord. C’est ainsi, qu’il embarqua à Marseille, le 12 juin 1941, à bord du « Djebel Dira » pour l’Algérie et la ville de Bône.

De là, Jean-Louis MESTRE sera affecté au 4e escadron du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique à Constantine (Quartier Galliffet) jusqu’au 7 avril 1943. Il participa à la Campagne de Tunisie au sein de ce régiment. Passionné d’équidés et fin cavalier, il décida de passer le diplôme de maréchal-ferrant à l’Hôpital Vétérinaire d’Armée de Constantine. Le 6 mai 1943, il fut promu Brigadier-chef Maréchal-ferrant et affecté au S.V.M.A.E. n°2 (Section Vétérinaire Mobile Ambulance et Evacuation), puis la frontière Algéro-tunisienne du 1er juillet 1943 au 6 octobre 1943. Puis nouvelle affectation à l’unité Ambulance Vétérinaire 541 et départ d’Oran, le 18 novembre 1943 pour Naples. Jean-Louis MESTRE participera à la Campagne d’Italie au sein du Corps Expéditionnaire Français… Cassino, Rome et Sienne (14/07/1944).

Enfin, retour sur le sol français et le débarquement de Provence. Il débarque à la Croix Valmer (83), le 31 août 1944. Puis Remiremont (Vosges) du 11 novembre 1944 au 17 février 1945.

Aujourd’hui âgé de 87 ans, Monsieur Jean-Louis MESTRE continue à monter son cheval Indigo tous les vendredis soirs et je cite : « Je brûle encore un peu le fer sur ma forge. ».